Pourquoi une nouvelle édition ? Avions-nous vécu des avancées telles qu’une nouvelle édition s’imposait ?

Plusieurs choses en effet disparaissent de notre champ d’activité en Microbiologie, et de nouvelles apparaissent. Elles semblaient promises dès la version 5.

Elles se sont confirmées dans la version 6. Nous assistons à l’explosion des approches syndromiques par recherche d’acides nucléiques et des tests de détection de la résistance aux antimicrobiens, amenant à une microbiologie plus transversale englobant nos 5 disciplines que sont la bactériologie, la virologie, la mycologie, la parasitologie et l’hygiène hospitalière.

Leur valeur prédictive négative, proche de 99% pour certains tests, nous conduit à revoir la mise en place de culture systématique et à repenser notre approche diagnostique. Les changements sont en marche, mais devront être validés et suivis par la nomenclature des actes de biologie médicale.

L’évolution de la spectrométrie de masse, avec une détection rapide des résistances bactériennes et la possibilité d’études épidémiologiques pour les bactéries, apporte la perspective d’une prise en charge optimisée et plus rapide des patients.

Pour autant, tous ces développements techniques resteront inopérants sans de justes prescriptions et un pré-analytique performant. En la matière, l’effort pour une évidente amélioration des délais d’acheminement des échantillons devra être poursuivi.

Ces éléments sont actuellement proposés et seront expérimentés dans le cadre de la prise en charge du sepsis par exemple, considéré en 2018 comme une grande cause nationale, où nos tests moléculaires, d’antibiogramme ou de détection rapide de la résistance favoriseraient la prise en charge de cette pathologie en fait méconnue, et pour laquelle la microbiologie dite classique par culture est prise en défaut une fois sur deux.

Une nouvelle nomenclature a été mise en place (RIHN) pour les établissements de soins, avec la notion de service clinique rendu, obligeant à développer des tests dédiés pour une prise en charge intégrée du patient (notion de parcours de soins), renforçant ainsi le rôle du microbiologiste dans la décision médicale.

L’automatisation en microbiologie comme dans les autres disciplines de la biologie médicale se poursuit. Déjà largement mise en place dans les structures privées, elle est aujourd’hui poussée par le regroupement de nos structures hospitalières et les contraintes financières qui pèsent sur les établissements de santé.

Inévitablement, des questions se posent quant au risque de nous éloigner du contexte singulier de chaque patient, très prégnant dans l’analyse de nos échantillons cliniques, et des échanges avec les cliniciens, particulièrement importants pour les patients hospitalisés présentant des problématiques infectieuses lourdes et complexes.

Notre présence quotidienne à la paillasse serait-elle remise en question ? Face aux décisions strictement financières, c’est un challenge que nous devrons tous affronter, pour conserver le coeur de notre métier de biologistes médicaux, qui doit associer un suivi cohérent de nos patients hospitalisés ou non, et un dialogue clinico-biologiste permanent.

Cet ouvrage participe aussi à l’accompagnement des laboratoires dans leur démarche qualité en vue de l’accréditation au travers de certains chapitres dédiés en complément du QUAMIC.

Pour cette version il a été demandé aux auteurs une mise à jour de leurs conflits d’intérêt potentiels en lien avec la rédaction de leurs chapitres. Au sein de cette version 6, vous découvrirez de nouveaux chapitres, que nous avons considérés importants pour cette nouvelle édition.

En 2018, les CNR ont évolué, et de ce fait, certains chapitres ont disparu ou ont été modifiés.